Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/183

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— Ce qu’il y a, dit Ludwig moitié tremblant, moitié riant, il y a de l’ouvrage, même pour vous, mon cher Poot. Levez-vous tout à fait et allez vous asseoir sur le dos de cet homme-là, cela le calera mieux que tout, et nous donnera le temps de passer nos habits. Nous sommes moitié morts de froid.

— Quel homme ? » s’écria Poot.

Mais déjà il avait tout compris, et toujours enveloppé dans ses couvertures il était descendu majestueusement de son lit et s’était avec gravité assis sur les reins du voleur.

« Maintenant, mes amis, dit-il, le voilà calé. Habillez-vous. »

Ce ne fut qu’un cri : « Vive Poot ! » Et à vrai dire il était magnifique.

Entre temps, Ben avait allumé une bougie.

Peter, qui pensait à tout, eut alors l’idée de fouiller le voleur. La précaution était bonne ; il retira de sa poche un pistolet chargé.

« Mon brave Poot, dit-il à son ami, je vous relève de votre faction, ce joujou la rend inutile. Habillez-vous à votre tour. »

Puis s’adressant au prisonnier :

« Grâce à ces armes, dont vous avez bien voulu nous munir, vous savez ce qui vous attend si vous voulez faire le méchant. Ben, je vous confie ce pistolet. Ne perdez pas notre homme de vue pendant que Lambert et moi nous irons chercher la police.

— Une histoire de voleur ! dit Ben en s’armant du pistolet ; et une vraie ! rien ne manque à mon bonheur.

— Mais où donc est Karl ? demanda un des jeunes gens.

— Au fait, dit Peter, où peut-il bien être passé ? Il ne paraît pas qu’il ait tenu à jouer son rôle dans ce petit drame.