Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/184

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— Peut-être s’est-il battu avec le voleur, dit Ludwig ; Est-ce que le brigand l’aurait tué ?

— Soyez tranquille, Ludwig, répondit Peter en boutonnant son lourd par-dessus ; regardez un peu sous les lits. »

Karl n’y était pas.

On entendit en ce moment un grand remue-ménage dans l’escalier. Ben courut ouvrir la porte. L’hôtelier roula dans la chambre. Il était armé d’une lourde arquebuse. Deux ou trois voyageurs le suivaient, puis sa fille, tenant d’une main une grande poêle à frire et une chandelle de l’autre. Derrière elle, pâle comme un spectre, s’avançait le vaillant Karl.

« Voici votre homme, mon hôte, » dit Peter en montrant le prisonnier d’un signe de tête.

L’hôte souleva son arquebuse. La fille, à sa vue, jeta un cri.

« Ne tirez pas, cria Peter, il est bien ficelé. Retournons-le et voyons sa figure. »

Karl s’avança alors vivement.

« Oui, dit-il d’un ton menaçant, nous allons le retourner, mais d’une manière qui lui plaira peu. C’est bien heureux que nous l’ayons attrapé !

— Tiens ! tiens ! dit Ludwig d’un air naïf, vous voici, Karl. Où étiez-vous donc ?

— Où j’étais ? répliqua aigrement Karl ; j’étais allé donner l’alarme, bien sûr. »

Les jeunes gens échangèrent des coups d’œil moqueurs ; mais ils étaient trop joyeux pour donner à Karl la leçon qu’il avait méritée. Il est certain que Karl était assez hardi pour le moment. Aidé de trois des autres, il retourna le voleur.

Ludwig prit le chandelier des mains de la domestique, et vint examiner le visage du misérable, couché maintenant sur le dos, et vomissant des imprécations.