Aller au contenu

Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/203

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

le moment tous les nids étaient vides, les propriétaires ayant soin d’émigrer en hiver dans les pays chauds.

Ben fut intrigué de la coutume qui plaçait à l’entrée de toutes les pharmacies des têtes de Turc, la bouche ouverte, dans l’attitude de la résignation d’un malade condamné à avaler quelque drogue ou quelque pilule.

Il s’amusa aussi à regarder la quantité de petits chariots traînés par des chiens qui sont à l’usage invariable des marchands de lait ou de harengs. Quand la marchandise est vendue, le marchand la remplace lui-même dans sa petite voiture pour retourner paresseusement au logis. Jacob Poot raconta à Ben qu’il y avait à la Haye des écoles de chiens qui ont leurs lauréats, et qui auraient mérité d’être visitées par un Anglais, ami des chiens. Mais tout voir est toujours et partout impossible.

Enfin nos jeunes gens ayant tout vu, leur visite à la Haye tira aussi à bonne fin. Ils avaient passé trois jours et trois nuits heureux avec les Van Gend et n’avaient pas songé un seul instant, pendant tout ce temps-là, à se servir de leurs patins. Le troisième jour avait été un jour de repos. Le bruit et le mouvement de la ville s’étaient tus. Les cloches du dimanche avaient fait appel aux pensées des jeunes gens. De même que l’horloge sonne l’heure, de façon à se faire comprendre parmi toutes les nations civilisées, ainsi les cloches des églises parlent une langue connue de tous les membres de la chrétienté.

Guidés par ces voix aimées, nos jeunes gens, accompagnés de Madame Van Gend et de son mari, s’acheminèrent à travers les rues pleines de monde, vers une très-vieille église située au centre de la ville, pour y remplir leurs devoirs religieux.

Le lundi matin, de bonne heure, nos jeunes gens firent leurs adieux à leurs hôtes. Pleins d’ardeur, ils reprirent le chemin du logis.