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Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/215

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quand nous avons quitté les Brinker, ils étaient seuls dans un coin de la pièce nue, et aujourd’hui un nouveau personnage s’est retiré avec un autre dans le coin opposé.

Le docteur Boekman est là, parlant à voix basse à un gros jeune homme qui l’écoute attentivement. C’est son élève, son aide. Hans est là aussi. Il se tient près de la fenêtre, attendant respectueusement qu’on lui adresse la parole.

« Vous voyez, Vollenhaven, disait le docteur, c’est un cas de… »

Ici le docteur se lança dans un drôle de jargon, moitié latin, moitié hollandais, qu’il ne serait pas commode de traduire.

Après quelques instants, et comme Vollenhaven lui-même le regardait avec des yeux qui demandaient quelque chose de moins difficile à comprendre, le savant daigna s’expliquer en termes plus clairs :

« C’est probablement le même cas que celui de Rip Donderduin, marmotta-t-il tout bas. Il s’était laissé tomber du haut du moulin de Voppelploot. Après l’accident, l’homme est resté stupéfié, puis est devenu finalement idiot ; comme cet homme là-bas, il portait constamment la main à son front. Mon savant ami, Van Schoppen, pratiqua une opération sur ce Donderdune, et découvrit sous le crâne la cause du mal. Ce fut une magnifique opération ! »

Ici le docteur se lança de nouveau dans le latin.

« L’homme a-t-il survécu ? » demanda respectueusement l’élève.

Le docteur Boekman fronça le sourcil.

« Peu importe. Je crois qu’il en mourut. Mais pourquoi éloigner vos regards des traits principaux d’un cas aussi curieux ?… »