Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/26

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Cette grande parole d’un petit peuple mérite d’être remarquée.

Les habitants des grandes terres peuvent rire des Hollandais, les appeler des castors humains et donner à entendre que leur pays s’en ira, un jour, à la dérive pendant la marée haute ; les esprits équitables, se rappelant leur héroïsme, répondront qu’un tel pays ne s’en ira jamais à la dérive tant qu’il y restera un Hollandais décidé à le retenir de ses propres mains.

On dit qu’il y a au moins neuf mille neuf cents moulins à vent en Hollande, avec des ailes mesurant de quatre-vingts à cent pieds de long. Ils servent à scier le bois, à battre le chanvre, à moudre le grain et à une foule d’autres choses, mais leur utilité principale consiste à pomper l’eau des terres basses pour la déverser dans les canaux et à se précautionner aussi contre les étangs intérieurs d’eau douce qui ne se gênent pas plus que la mer pour inonder souvent le pays. On dit que leur entretien coûte par an environ cinquante millions de francs. Les grands sont d’une extrême puissance. Leur tour énorme et circulaire s’élevant quelquefois du milieu des bâtiments dont se compose quelque vaste usine, est surmontée d’une tour plus petite ayant la forme d’un toit aminci par le haut comme un chapeau. Cette tour supérieure est entourée à sa base d’un balcon, au-dessus duquel se projette l’axe qui est mis en mouvement par ses ailes prodigieuses.

La plupart de ces moulins sont sans doute des machines très-primitives ; elles ont l’air d’avoir grand besoin qu’on y introduise quelques améliorations, mais le progrès se fera, et déjà quelques-uns des nouveaux moulins sont au niveau des découvertes modernes les plus voisines de la perfection. Ils sont construits de manière que, par une combinaison ingénieuse, ils présentent, sans le secours de l’homme, leurs éventails ou ailes au vent, dans la direction