Aller au contenu

Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Hans partit comme un trait.

« Hans ! Hans ! revenez, cria-t-elle. »

Comme on dit, sa voix changea la flèche en toupie. Hans, tournant sur lui-même avec prestesse, revint vers elle en décrivant une petite courbe.

« Alors vous allez vraiment vendre vos patins neufs ? Vous trouverez donc un amateur ?

— Certainement, répliqua-t-il souriant d’un air surpris, ils sont très-beaux et si bons !

— Eh bien, Hans, si décidément vous voulez vous défaire de vos patins, dit Annie un peu confuse, je… je… Eh bien je connais quelqu’un qui voudrait bien les acheter. Voilà.

— Pas Janzoon Kolp ? demanda Hans qui devint tout rouge.

— Oh ! non ! dit-elle en faisant la moue, il n’est pas de mes amis.

— Pourtant vous le connaissez ? fit Hans en insistant. »

Annie se mit à rire :

« Oui, je le connais et c’est tant pis pour lui. Je vous en prie, Hans, ne me parlez plus jamais de Janzoon. Je le déteste.

— Vous le détestez, Annie ? Est-il possible que vous détestiez quelqu’un ? »

Elle secoua la tête d’un petit air volontaire.

« Oui, et je vous détesterai aussi, si vous persistez à le mettre au nombre de mes amis. Vous autres garçons, vous pouvez le supporter parce qu’il a gagné l’oie grasse à la Kermesse, l’été dernier, et grimpé au mât de cocagne avec son grand vilain corps enfermé dans un sac ; mais ces choses-là ne me plaisent pas. Je l’ai détesté depuis le jour où je l’ai vu repousser si brutalement sa petite sœur pour l’empêcher de se joindre à une ronde joyeuse à Amsterdam. Et d’ailleurs, on sait très-bien, du côté de