Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/267

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« Ah ! Hans, c’est vous ! s’écria-t-il, comme le jeune homme, bien las, s’approchait de la porte. Mais vous êtes précisément celui que je désirais le plus voir en ce moment. Entrez et venez vous chauffer. »

Hans devait quitter la maison des Van Holp avec un cœur enfin allégé. Peter rapportait de Haarlem la bonne nouvelle que le jeune Brinker pouvait commencer tout de suite à travailler aux portes du pavillon d’été. Il devait trouver sur les lieux un atelier confortable dont il pourrait disposer jusqu’à ce que son travail de sculpture fût terminé.

Le bon et délicat Peter ne lui dit pas qu’il avait franchi sur ses patins toute la distance qui les séparait de Haarlem, exprès pour venir arranger cette affaire avec son père. Il fut amplement récompensé en voyant le regard vif et joyeux qui éclaira le visage du jeune Brinker à cette bonne nouvelle.

« Je crois que je viendrai à bout du travail, dit Hans ; quoique je n’aie jamais appris l’état.

— Ça, j’en suis sûr, répondit Pierre chaudement. L’atelier est garni de tous les outils dont vous aurez besoin. Il est presque caché, tout là-bas, derrière ce mur de branches. En été, lorsque la haie est verte, on ne l’aperçoit pas d’ici. Comment va votre père, aujourd’hui ?

— Mieux, mynheer. Il se refait de jour en jour.

— C’est la cure la plus étonnante dont j’aie jamais entendu parler. Ce vieux docteur bourru est un grand homme, après tout.

— Ah ! monsieur, fit Hans avec chaleur, il est plus que grand, il est bon. Sans l’habileté et le bon cœur du docteur, mon père serait encore dans la nuit. À mon avis, mynheer, ajouta-t-il en s’animant, la chirurgie est la plus noble de toutes les sciences.