Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/273

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

comme des bateaux, tout cela appartenait à Gretel, il n’y avait aucun doute.

Et cette jaquette coquette, d’un rouge éclatant, cette jolie jupe bordée de noir, ce gracieux bonnet bouffant au-dessus de boucles d’oreilles d’or, ce mignon tablier et ces souliers de cuir confortables qui semblaient avoir grandi avec les pieds, Hans aurait juré qu’ils appartenaient à Annie.

Les deux jeunes filles marchaient lentement de long en large devant la chaumière, les bras entrelacés, comme de juste. Les deux têtes s’abaissaient, se relevaient, se secouaient aussi gravement que s’il s’était agi d’une discussion concernant les affaires les plus importantes du royaume.

Hans se hâta de les rejoindre en poussant une exclamation de joie.

« Hurrah ! mesdemoiselles ; j’ai trouvé de l’ouvrage ! »

Ces paroles attirèrent sa mère sur le seuil.

Elle aussi avait de bonnes nouvelles. Le père allait de mieux en mieux. Il était resté levé presque tout le jour et il dormait pour le moment aussi paisiblement qu’un agneau.

« C’est mon tour, maintenant, Hans, dit Annie, l’attirant à l’écart aussitôt qu’il eut raconté à sa mère ce qui s’était passé chez Mynheer Van Holp. Vos patins sont vendus, et en voici l’argent.

— Sept florins ! s’écria Hans surpris en les comptant. Mais c’est trois fois autant qu’ils m’ont coûté.

— Que voulez-vous que j’y fasse ? Si l’acheteur ne s’y connaissait pas ; ce n’est pas notre faute. »

Hans fixa les yeux sur elle.

« Oh ! Annie !

— Oh ! Hans ! » fit-elle en imitant la moue du jeune garçon, et s’efforçant d’avoir l’air comme lui d’être toute prête à se fâcher.