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Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/274

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— Annie… Vous ne pouvez pas penser sérieusement ce que vous venez de me répondre. Vous savez aussi bien que moi qu’il faut que vous rendiez une partie de cet argent.

— Je n’en ferai rien, répondit Annie. Ils sont vendus, c’est une affaire terminée. »

Puis voyant qu’il avait réellement l’air peiné, elle ajouta à voix basse :

« Voulez-vous me croire, Hans, lorsque je vous affirme qu’il n’y a pas d’erreur ? La personne qui a acheté vos patins a insisté pour les payer sept florins ; c’est le prix qu’elle les a estimés.

— Je voudrais vous croire, répondit-il. Mais quand même ce serait.

— Il n’y a pas de mais !… Hans, ni de quand, ni de même. Ce que j’ai cru bon et juste, il faut que vous l’acceptiez comme tel, aussi bien que je l’ai accepté moi-même. Il le faut, il le faut, et je vous en prie. »

Si quelqu’un croit que le pauvre Hans pouvait pousser la résistance plus loin, c’est que ceux-là n’ont jamais eu devant eux les yeux d’Annie.

Dame Brinker fut ravie à la vue de tant d’argent. Mais apprenant que Hans s’était défait de ses chers patins pour l’obtenir, elle soupira en disant :

« Dieu te bénisse, mon enfant, mais c’est un grand sacrifice que tu as fait là.

— N’y pensez pas, mère, répliqua-t-il. Et plongeant les mains dans les poches de son pantalon : Voici encore de l’argent, ajouta-t-il. Nous allons devenir riches, si cela continue.

— Ah ! vraiment oui, s’écria-t-elle, ne pouvant se retenir, la pauvre femme, d’allonger vivement la main. Puis, baissant la voix : Nous le serions riches, hélas ! nous n’aurions pas besoin de le redevenir, si ce Jean Kamphuisen, dont votre père ne s’est pas méfié encore assez, n’avait pas