Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/299

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peux pas, je ne peux pas ! Et le Père céleste de là-haut sait pourtant que pour vous rendre votre fils je consentirais à mourir à l’instant. »

Hans, oubliant toute distinction d’âge et de rang et ne voyant qu’une chose, c’est que son ami le docteur était abîmé dans une douleur sans fond, vint lui jeter les bras autour du cou.

« Je trouverai votre fils, mynheer. S’il est vivant, il est quelque part. La terre n’est pas si grande. Tout ce qui me reste de jours à vivre sera consacré à le chercher. Mère peut se passer de moi maintenant, mynheer ; envoyez-moi où vous voudrez. »

Gretel, qui était toute pâle du chagrin de leur sauveur, entendant les paroles de Hans, se sentit le cœur brisé. Elle approuvait Hans, cela n’était pas douteux, Hans avait raison de vouloir partir, mais comment feraient-il pour vivre sans lui ?

Le docteur ne répondit pas. Il ne repoussa pas Hans non plus. Ses yeux anxieusement fixés sur Raff Brinker semblaient vouloir aller chercher au plus profond de son âme ce qui n’en pouvait plus sortir. Tout à coup, comme si une idée lui était instantanément survenue, il porta la montre plus près de ses yeux et, l’ayant examinée à son tour, il s’efforça de l’ouvrir. Le ressort, que le manque d’usage avait rendu moins élastique, céda à la fin ; le couvercle sauta et il en tomba une petite enveloppe de fin papier de soie, contenant… quelques myosotis ! Raff, voyant une ombre de cruel désappointement sur le visage du docteur, s’écria :

« Il y avait autre chose dans cette boîte, mynheer, mais le jeune homme l’a enlevé avant de me donner la montre, et je l’ai vu l’embrasser et le mettre dans sa poche.

— Ce devait être le portrait de sa mère, répondit le docteur en gémissant. Elle était morte alors qu’il n’avait