Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/298

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le docteur de nos affaires, pendant qu’hommes et femmes à la mort l’attendent de tous côtés ? D’ailleurs, comment savez-vous que c’est bien là le nom ?

— J’en suis sûre, répliqua-t-elle ; ils avaient un fils nommé Lambert, et il y a sur la montre un L qui ne peut vouloir dire que Lambert, et un B pour Boomphoffen ; il y a bien un drôle de J aussi. Mais le docteur peut voir lui-même. »

Disant ces mots, elle présenta la montre au docteur.

« L. J. B. ! s’écria le docteur en s’élançant vers elle. Vous êtes bien sûre que c’est de ces trois lettres et dans cet ordre qu’il s’agit ? »

Comment décrire la scène qui s’ensuivit ? Je me contenterai d’ajouter qu’après dix ans le message du fils put être ce soir-là remis enfin entre les mains du père, et que, cela fait, le grand médecin se mit à sangloter comme un enfant.

« Laurens ! mon Laurens ! criait-il, regardant avec des yeux avides la montre qu’il tenait tendrement dans sa main. Dieu tout-puissant ! Si je l’avais su plus tôt ! Quoi, Laurens, mon bien-aimé enfant, serait depuis dix ans errant à l’étranger ! Il a souffert ce martyre de l’exil, il le souffre encore. Peut-être en meurt-il en ce moment ! Réfléchissez, Brinker, rappelez tous vos souvenirs. Où mon fils a-t-il dit que son père aurait dû lui écrire ? »

Raff secoua tristement la tête.

« Faites un effort, mon bon Raff, fit le docteur d’un ton suppliant. Demandez à Dieu de compléter la grâce qu’il vous a faite de vous rendre la mémoire et d’achever la cure si bien commencée. Prions-le tous, tous ardemment, et il ne voudra pas que le souvenir vous fasse défaut dans un moment comme celui-ci !

— Hélas ! hélas ! dit Brinker en se pressant le front dans ses deux mains, hélas ! tout est parti, mynheer. Je ne