Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/330

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— Seigneur ! pensa dame Brinker en se baissant et se relevant comme une batte à beurre, comme c’est heureux que j’aie appris à faire la révérence à Heidelberg. »

Raff rendit aux visiteurs leur salut, empreint d’une noblesse qui lui était naturelle.

« Asseyez-vous, je vous en prie, messieurs, continua dame Brinker (Gretel poussait timidement un tabouret de leur côté). Il nous manque des chaises, comme vous voyez, mais celle-là près du feu est à votre service, et, si vous ne craignez pas d’être assis trop durement, ce coffre de chêne est le meilleur des sièges. C’est cela, Hans, avancez-le. »

Lorsque les jeunes gens furent placés, au grand contentement de la dame, Peter prenant la parole expliqua qu’ils allaient à Amsterdam assister à une conférence et qu’ils étaient entrés pour s’assurer de l’état de leurs santés à tous, puis pour remercier Hans et lui rendre sa courroie.

« Oh ! mynheer, s’écria Hans, c’est vous donner trop de peine. Je suis très-fâché que vous vous soyez dérangé pour si peu.

— Comment donc, Hans, je serais un ingrat, si je ne l’avais pas fait, je me serais reproché d’avoir attendu jusqu’à demain, c’est-à-dire jusqu’à l’heure où vous viendrez travailler. Mais, à propos de votre travail, je suis chargé par mon père, qui l’a examiné, de vous dire qu’il en est extrêmement satisfait. Un sculpteur de profession n’aurait pas mieux fait. Il désirerait bien que le berceau du sud fût orné aussi par vos soins, mais je lui ai dit que vous alliez sans doute retourner à l’école.

— C’est vrai, fit Raff Brinker, il est indispensable que Hans retourne à l’école tout de suite. Et Gretel aussi.

— Je suis content de vous voir dans ces idées, répondit Peter en se tournant vers le père ; avec de l’instruction un fils et une fille comme les vôtres, monsieur Brinker, pourront