Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/332

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Peter tira alors une longue courroie de sa poche. La remettant à Hans, il lui dit à voix basse :

« Je n’ai pas besoin de vous remercier de me l’avoir prêtée, Hans Brinker ; des garçons de votre sorte n’ont pas besoin de remercîment. Mais je dois dire que vous m’avez rendu un grand service et je suis fier de le reconnaître. Je n’ai bien su, ajouta-t-il, qu’au moment où je fus réellement engagé dans la course, combien j’avais à cœur de la gagner. »

Les garçons honnêtes et généreux comme Hans rougissent en vérité trop facilement. Hans semblait métamorphosé en pivoine.

« Cela n’en vaut pas la peine, dit la dame, venant au secours de son fils. L’âme tout entière du garçon était intéressée à ce que vous gagniez le prix. Ça, je le sais bien ! »

Ceci arrangea divinement les choses.

« Ah ! mynheer, se hâta d’ajouter Hans, à qui la présence d’esprit était revenue, ma mère vous a dit la vérité tout à l’heure. J’avais les pieds hors de service, et le sacrifice que j’ai semblé vous faire n’était rien, puisque je n’avais aucune chance de gagner. »

Ce fut au tour de Peter d’avoir l’air décontenancé.

« Cette partie de notre histoire n’est pas claire du tout pour moi, répondit-il, et si vous voulez en ami m’aider à décharger ma conscience, vous… »

Le reste du discours de Peter s’acheva si bas que je n’en entendis pas un mot. Qu’il vous suffise de savoir que Hans se recula tout saisi devant une offre que lui faisait Peter, et que celui-ci très-confus balbutia quelques mots dont le sens était qu’il les garderait, puisqu’il l’exigeait, mais qu’ils eussent entre ses mains été à leur vraie place.

Ici Lambert toussa comme pour rappeler à Peter que