Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/333

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l’heure de la conférence approchait. En même temps, Ben posa quelque chose sur la table.

« Ah ! s’écria Peter, j’oublie mon autre commission. Votre sœur est partie si vite aujourd’hui que Mme Van Gleck n’a pas eu le temps de lui remettre l’étui des patins.

— Je la reconnais là, fit dame Brinker secouant la tête et regardant Gretel d’un air de reproche. Elle a été très-impolie, j’en suis sûre ! »

La vérité est qu’elle pensait à part soi que peu de mères pourraient se vanter d’avoir une si bonne et si jolie fille.

« Non pas, dit Peter en riant, elle a mieux agi en se hâtant de vous apporter ses trésors. Elles les avait si bien gagnés ! »

Hans n’était plus à la conversation ; quelque chose visiblement le préoccupait.

« Nous ne vous retiendrons pas davantage, Hans », lui dit Peter, qui ne voulait pas être indiscret.

Mais Hans, qui regardait attentivement son père, semblait avoir oublié leur présence.

Raff Brinker, enseveli dans ses pensées, répétait à mi-voix :

« Thomas Higgs ! – Thomas Higgs ! – Ah ! c’est là le nom. Si je pouvais me rappeler l’endroit aussi ! »

L’étui des patins était fort élégant : de maroquin rouge avec des ornements d’argent. Ces mots : « À la gentille reine des patineuses, à Gretel Brinker, » étaient écrits dessus en lettres d’or. Il était doublé de velours et sur un coin étaient gravés le nom et l’adresse du fabricant.

Gretel remercia Peter avec beaucoup de gentillesse. Puis, emportée par la curiosité, elle souleva l’étui avec soin et l’examina de tous côtés. C’était certes la chose la plus précieuse qu’elle eût possédée de sa vie.