Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/41

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d’avoir froid comme tant d’autres, il semble avoir un poêle caché dans la poitrine. Mais vous paraissez transie, vous, ma mignonne ; vous devriez mieux vous vêtir. »

Gretel, qui portait sur elle toute sa garde-robe, essaya de rire, et répondit :

« Je ne suis pas déjà si petite, j’ai douze ans passés.

— Oh ! je vous demande pardon ; c’est que j’ai quatorze ans, voyez-vous, et je suis si grande pour mon âge que toutes les autres me semblent petites. Mais les unes grandissent vite, les autres lentement, et elles se rattrapent : vous me dépasserez peut-être un jour, mais c’est à la condition que vous vous vêtirez plus chaudement. Les petites filles qui grelottent ne grandissent jamais ! »

Hans rougit, car il vit les yeux de sa sœur se remplir de larmes.

« Ma sœur ne s’est pas plainte du froid, mademoiselle, dit-il. Pourtant, il est vrai, le temps est dur, ajouta-t-il tristement en regardant Gretel.

— Ça ne fait rien, reprit vivement celle-ci ; j’ai souvent chaud, trop chaud même, lorsque je patine. Vous êtes trop bonne, mademoiselle, de vous en occuper.

— Non, non, répondit Hilda qui avait fini par comprendre et qui s’en voulait énormément ; je ne suis qu’une étourdie, et sans le vouloir j’ai été cruelle. Je n’avais pas l’intention de vous faire de la peine ; je voulais seulement vous demander si… »

Hilda, arrivée à ce point de son exorde, se sentit embarrassée en face de ces enfants pauvrement vêtus, mais à l’air si simple et si digne. Elle ne savait comment leur faire voir qu’elle serait heureuse de leur venir en aide.

Hans la devina.

« Qu’y a-t-il, mademoiselle ? dit-il vivement. Pouvons-nous vous rendre quelque service ?