Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/50

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combien nous serions joyeux ! Pas plus tard qu’hier au soir, j’ai prié le bon saint.

— Et qu’avez-vous demandé au bon saint Nicolas, mère ?

— Mais de ne pas accorder une seconde de repos aux voleurs avant qu’ils l’aient rapporté, s’il a été volé, ou bien d’aiguiser notre esprit de façon que nous le découvrions nous-mêmes, si votre père, peut-être, avant d’avoir perdu la raison, avait eu l’idée de le cacher. Vous savez bien, Hans, que je ne l’ai plus revu, cet argent, depuis le jour où le cher père s’est blessé.

— Je sais cela, mère, répondit-il tristement, quoique vous ayez presque démoli la maison à force de chercher.

— Ah ! c’était bien inutile, gémit la bonne femme, ceux qui cachent savent seuls trouver. »

Hans tressaillit.

« Pensez-vous que le père pourrait en dire quelque chose ? demanda-t-il mystérieusement.

— Oui, vraiment, fit dame Brinker en remuant la tête, oui je le pense, mais ça ne prouve rien. Je ne pense pas la même chose deux jours de suite. Peut-être le père l’a-t-il donné en échange de la grosse montre d’argent que nous avons gardée depuis ce jour. Mais non, je ne croirai jamais ça.

— La montre ne valait pas le quart de l’argent, mère.

— Non, vraiment, et jusqu’au dernier moment votre père s’est montré un homme sensé. Il était trop raisonnable et trop économe pour faire de sots marchés.

— Je me demande d’où cette montre aurait pu lui venir ? » murmura Hans à part.

Dame Brinker secoua la tête et regarda tristement son mari, qui fixait sur le sol ses yeux sans expression. Gretel était assise à côté de lui et tricotait.