Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/60

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serez bientôt occupée après le père ; mais maintenant vous n’avez qu’à tricoter. Racontez-nous l’histoire de saint Nicolas, voulez-vous ? »

Dame Brinker se mit à rire en voyant Hans suspendre son bonnet au clou et se disposer à écouter.

« Quels enfants vous êtes ! dit-elle, je vous l’ai racontée tant de fois !

— Racontez-nous-la encore ! oh ! racontez-nous-la encore ! s’écria Gretel, en s’asseyant sur le merveilleux banc de bois que, dans le bon temps, son père avait fabriqué pour le dernier jour anniversaire de la naissance de sa mère. Hans, qui craignait de paraître enfant, mais qui désirait pourtant entendre l’histoire, s’appuya négligemment au manteau de la cheminée en faisant balancer ses patins.

— Eh bien, mes enfants, vous l’entendrez de nouveau : mais c’est la dernière fois que je permettrai qu’on gaspille ainsi la lumière du jour. Ramassez votre pelote, Gretel, et que votre chaussette grandisse pendant que je parle. Vous n’avez pas besoin de fermer les doigts parce que vous ouvrez les oreilles.

« Vous saurez que saint Nicolas est un saint extraordinaire. Il tient les yeux ouverts pour veiller sur les marins ; mais c’est surtout des enfants qu’il a soin. Il y a bien longtemps de cela, alors qu’il vivait encore sur la terre, un négociant d’Asie envoya ses trois fils dans une grande ville nommée Athènes, pour acquérir de la science.

— Athènes, est-ce en Hollande, mère ? demanda Gretel.

— Je ne sais pas, mon enfant ; probablement.

— Oh non, mère, dit Hans respectueusement. Il y a longtemps que j’ai lu cela dans ma leçon de géographie. Athènes est en Grèce.