Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/69

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de diriger une attaque contre ce qu’il appelait la condescendance par trop égalitaire de quelques-uns de ses amis.

» Dites donc, camarades, fit-il, empêchons, voulez-vous, ces jeunes chiffonniers de la cabane de l’idiot de se joindre à nous pour la course. Il faut qu’Hilda ait perdu la tête d’y avoir pensé. Katrinka Flack et Rychie Korbes sont furieuses à l’idée de concourir avec la fille, et pour ma part je ne les blâme pas. Quant au garçon, si nous possédons la moindre étincelle de courage, nous repousserons avec dédain la seule pensée de…

— Certainement, interrompit Peter Van Holp, feignant de se méprendre sur le vrai sens des paroles de Karl, qui en doute ? Il n’existe pas un patineur ayant en lui une étincelle de virilité qui refusât d’admettre deux bons patineurs parce qu’ils sont pauvres ? »

Karl, furieux, fit plusieurs tours sur lui-même.

« N’allez pas si vite, Peter, dit-il. Je vous serais fort obligé si vous vouliez bien ne pas faire parler les gens contre leur sentiment. Je vous conseille de ne pas recommencer. »

Le petit Voostenwalbert Schimmelpennick, ravi à la perspective d’une bataille, se mit à rire. Il était sûr que si l’on en venait aux coups, son favori Peter Van Holp était capable de battre une douzaine d’individus comme l’irritable Karl.

Un certain je ne sais quoi que Karl aperçut dans l’œil de Peter lui fit saisir avec empressement l’occasion de s’en prendre à plus faible que lui. Il se retourna brusquement sur Voost :

« Qu’est-ce que tu as à crier comme ça, toi, petit furet ! hareng maigre ! petit singe ! avec ton nom d’un mètre pour te servir de queue ? »

Une demi-douzaine de spectateurs et de patineurs applaudirent