Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/68

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et courait vers Amsterdam. Le tintement de l’argent qu’il avait dans sa poche lui répondait de nouveau jusqu’au bout des doigts ; de nouveau le sifflet insouciant monta à ses lèvres.

« Me dépêcherai-je de retourner à la maison, pensait-il, pour apprendre plus tôt la bonne nouvelle à la mère, ou bien irai-je acheter les gâteaux et les patins d’abord ? »

Il n’avait pas encore pris son parti, quand il aperçut Amsterdam.

Il recommença alors à siffler, puis à courir, et c’est ainsi que Hans acheta des patins.

Hans et Gretel firent une jolie partie dans la soirée, veille de saint Nicolas. La lune brillait pure et claire au ciel ; et dame Brinker, qui se croyait pourtant sans espérance quant à la guérison de son mari, s’était sentie si heureuse à l’annonce de la visite du docteur Boekman, qu’elle n’avait pu refuser à ses enfants la permission de patiner pendant une heure, sur le canal, avant d’aller se coucher.

Hans était si ravi de ses patins neufs, que, dans son ardeur à montrer à Gretel avec quelle perfection ils travaillaient, il décrivit sur la glace une foule de dessins devant lesquels la petite fille tombait en extase. Ils n’étaient pas seuls, bien qu’ils passassent inaperçus près des groupes variés assemblés sur la glace.

Les deux Van Holp et Karl Schummel étaient là, luttant de vitesse. Peter Van Holp était sorti vainqueur trois fois sur quatre. De sorte que Karl, qui n’était jamais très-aimable, se montrait de fort mauvaise humeur. Il s’était un peu soulagé en taquinant le jeune Schimmelpennick, plus petit que les autres, et qui se tenait pourtant près d’eux sans prétendre précisément à faire partie de leur société. Une idée nouvelle s’empara de la tête de Karl. Il s’agissait