Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/88

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La petite troupe s’envola.

Moins d’une demi-heure après, elle faisait halte un instant devant une digue solidement maçonnée, et se trouvait bientôt, après l’avoir traversée, au cœur de la grande métropole des Pays-Bas.

Bien qu’Amsterdam ne soit pas le siége du gouvernement, lequel réside à la Haye, elle est de fait la capitale de la Hollande. La rivière l’Amstel qui a donné son nom à Amsterdam divise la ville en deux parts. Toute la cité a été entourée d’une ceinture de murailles défendues extérieurement par un large canal semi-circulaire. Ces remparts, qui autrefois pouvaient servir à protéger la ville, ont été convertis en promenades publiques, et ne sont plus qu’un lieu de plaisir pour ses trois cent mille habitants. Amsterdam, bâtie tout entière sur pilotis, renferme quatre-vingt-dix îles reliées entre elles par trois cent trente-quatre ponts. Pour qui n’a pas vu Venise, c’est certes la ville la plus singulière et la plus étonnante de l’Europe. Tout intéressait le jeune Anglais Ben dans le spectacle qu’elle lui offrait. Il aurait voulu tout voir, s’arrêter partout. Les canaux, les navires, les ponts, les tours, le palais-royal (le plus bel édifice moderne de la Hollande), l’école de marine, etc., etc., il ne put apercevoir tout cela qu’en courant. Mais la physionomie étrange de la ville, ses rues étroites, ses trottoirs entre deux eaux, ses hautes maisons à toits reluisants avec leurs cheminées en fourchette et leurs pignons avançant sur la voie ; les magasins en gros perchés au dernier étage, communiquant avec le sol et les acheteurs au moyen de grues faisant office de longs bras, montant et descendant les marchandises le long des fenêtres des étages inférieurs, les ponts, les écluses, les costumes, variés à l’infini, d’une population à laquelle se mêlent des gens que leur négoce amène de tous les points du monde, les boutiques et les habitations accroupies tout