Page:Dodge Stahl - Les Patins d argent.djvu/89

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près des porches des églises et dont les longues cheminées s’élevaient bien haut le long des murailles sacrées, tout lui était objet d’étonnement.

Son œil s’était arrêté avec surprise sur de petits miroirs accrochés à l’extérieur de toutes les fenêtres par des mécanismes assez compliqués. Il lui fallut réfléchir pour se rendre compte que ces petits miroirs n’étaient autre chose que des espions, une espèce particulière de surveillants commodes, incorruptibles, muets et d’un entretien peu dispendieux, destinés à remplacer pour les habitants des maisons les portiers bavards en usage dans d’autres pays, et permettant en outre aux bonnes gens des appartements supérieurs de voir, sans se déranger, qui frappait à leur porte et même un peu ce qui se passait dans la rue ou chez le voisin.

Les charrettes chargées de bois traînées par des chiens ; des ânes portant des paniers remplis de verrerie, de poterie, trottinant d’un pied sûr à travers les embarras du chemin ; les traîneaux incessamment arrosés d’eau, glissant avec aisance sur le rude pavé des rues ; de loin en loin un lourd carrosse de famille aux couleurs voyantes, attelé de chevaux du brun le plus foncé, faisant voltiger la plus blanche des queues ; il vit tout cela, malgré la rapidité de sa course.

La ville avait revêtu ses plus beaux habits de fête. Les boutiques resplendissaient en l’honneur de saint Nicolas. Le capitaine Peter fut plus d’une fois obligé de rappeler à l’ordre les hommes de sa compagnie et de leur enjoindre, d’une voix qui ne permettait pas de réplique, de s’éloigner des étalages tentateurs, où brillait à leurs yeux tout ce qui a été, est ou peut être inventé en fait de jouets, La Hollande est célèbre pour ce genre d’industrie. Tout y est imité en miniature pour le plaisir des petits enfants. Les jouets mécaniques qu’un petit Hollandais manie insoucieusement