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plus de cent millions) et jusqu’à la fin du quinzième siècle, on n’employait que des diamants bruts. Les plus recherchés alors étaient ceux qui affectaient naturellement une figure pyramidale. On les nommait : pointes naïves. Ce ne fut que vers 1576 que Louis de Berquem découvrit l’art de tailler et de polir le diamant au moyen de sa propre poussière, et qu’on l’amena à pouvoir se monter sous la forme de rose et de brillant. Le plus habile de ces tailleurs est un vieux Juif ; sa besogne lui est payée à la tâche et il gagne deux cent cinquante francs par semaine. C’est lui qui a taillé le fameux Ko-hi-noor, et ce travail lui a valu dix mille florins.

« Je voudrais bien vous faire passer devant l’hôtel de ville, lui dit Lambert, mais notre itinéraire ne nous le permet pas. C’est là que vous auriez pu vous étonner tout à votre aise. Les fondations seules en sont déjà une merveille. Près de quatre mille pilotis enfoncés à soixante-dix pieds dans le sol, ce n’est pas une petite affaire, mais il n’en fallait pas moins pour supporter un tel monument. »

Au cri de : Halte ! prononcé par Peter, Lambert s’interrompit.

« Ôtez les patins, dit Peter, voici le musée. Il ne sera pas dit que les Hollandais auront passé devant la Ronde de nuit de Rembrandt sans la faire connaître à leur hôte. Ben… dix minutes pour vous, vous ne regarderez que ce tableau, mais je suis tranquille, vous ne l’oublierez plus. »

Ben ravi aurait embrassé Peter, si le temps n’avait pas été si précieux. Il sortit au bout de dix minutes, ébloui, émerveillé, enthousiasmé.

« Quel effet de nuit ! s’écriait-il, quelle lumière et quelles ténèbres !

— Je suis fâché, lui dit Lambert, de contredire à votre exclamation, mais la vérité m’oblige à vous confesser, mon cher Ben, deux choses graves à propos de la Ronde