Page:Doesburg - Classique-Baroque-Moderne, 1921.djvu/18

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Il en est de même de la sculpture classique. Toutes les parties d’une statue classique sont gouvernées par un même principe de composition proportionnelle, donc d’harmonie. Nous devons bien nous rendre compte, que dans la sculpture classique bien plus encore que dans l’architecture classique — puisque celle-ci doit se servir de formes plus abstraites — on vise à une perfection, à une harmonie, à un rythme corporels. Un art donc, complètement à la façon de la nature, ou plus exactement encore d’après la forme extérieure de l’être. Si nous nous pénétrons bien de cela, nous comprenons facilement pourquoi, après avoir acquis une conception philosophique ou religieuse de la vie plus approfondie, en un mot après une culture intérieure plus développée, l’homme ne se contente plus d’exprimer l’essence ou l’Idée par les formes extérieures, ou comme je l’ai dit à l’instant, de rendre l’Idée artistique à la façon de la nature, par un rapport harmonieux.

En procédant ainsi, l’art restait en effet une forme d’expression équivalente de la nature, une reproduction et jamais il ne pouvait élever l’homme au-dessus des phénomènes. Aussi l’art classique ne le fait-il pas.

Si nous avions encore aujourd’hui la croyance en l’Olympe et ses Dieux — qui d’ailleurs paraissent posséder des penchant très humains — si, en d’autres mots, nous faisons de chaque phénomène naturel une divinité, nous aurions le droit de considérer l’art classique, qui répond à une conception naturelle de la vie, comme l’art par excellence. Mais comme notre conception de la vie s’est approfondie, l’art classique ne peut plus satisfaire à notre besoin de contemplation plastique. Voilà