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Page:Doesburg - Classique-Baroque-Moderne, 1921.djvu/22

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parcequ’il ne trouva pas dans le moyen d’expression même l’équivalent pour exprimer cette disposition. Elle trouva cet équivalent dans une représentation symbolique à l’aide de formes empruntées à la nature. L’expression de la disposition religieuse n’était donc pas directe, mais indirecte.


On s’attendrait donc, après l’époque du moyen-âge, de la Renaissance, surtout d’après la division en origine-épanouissement-décadence, à voir la conscience de la vie approfondie par la mystique chrétienne, cultivée, spiritualisée et cette culture de l’homme intérieur produire une expression d’art toute nouvelle, spiritualisée. Il n’en est rien. Pendant la Renaissance ce n’est pas l’esprit qui se cultive, c’est l’extérieur, la nature, et l’art de la Renaissance le montre clairement.

Les formes sobres, rigides, des artistes du moyen-âge devinrent sous la main de ceux qui vinrent après eux lourdes et raides. On ne pouvait plus comprendre que ces formes sobres et rigides étaient précisément en harmonie avec le sentiment profond de la vie chrétienne, parcequ’on n’était plus inspiré par ce sentiment. Les Italiens du 14e et du 15e siècle se sont comportés à l’égard des formes de l’art du moyen-âge comme les Grecs à l’égard des formes rigides de l’art égyptien. Pas plus que les premiers, ces derniers comprirent que ces formes indiquaient l’apparition d’une plus profonde conception de la vie. Ignorant cette conception on commença à cultiver les formes naturelles, extérieures. De ce besoin naquit à la renaissance l’étude de l’art classique à côté de l’étude minutieuse de la nature. Cette étude