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LE VILLAGE ROUGE


Mon père, étant ivre, avait, pour quelques « dubbeltjes », vendu un vieux harnais hors d’usage, de connivence avec un palefrenier qui, pour se disculper, s’était empressé de le dénoncer au patron : celui-ci avait tout simplement fait arrêter mon père. La consternation et l’affolement furent intenses chez nous. Nous voulions savoir où mon père avait été arrêté et où on l’avait conduit, mais nous ne songeâmes pas un instant à la prison.

Nous voilà donc, ma mère et moi, lâchant le ménage et tous les petits enfants, à courir les bureaux de police d’Amsterdam. Ce fut une randonnée lamentable. Dans le dernier bureau, où nous arrivâmes exténuées, les agents étaient