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Page:Doin - Le conscrit ou le Retour de Crimée, 1878.djvu/28

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chant.

Voilà bien nos champs
Et, nos côteaux et la prairie.
Souvenirs charmants !
Ah ! que mon âme est attendrie !
Regarde, tout là-bas,

Ami, ne vois-tu pas
Le clocher de notre village ?
Ah ! des pleurs mouillent mon visage ;
Pays, nos amours,
Nous voilà pour toujours.

(Ensemble).

Pays, nos amours,
Nous voilà pour toujours.



Scène 6me.


LES PRÉCÉDENTS, CRIQUET (avec une cruche et trois gobelets)

Et moi aussi me vlà, avec la bouteille et j’ai choisi la plus grande. (Criquet emplit les verres, on boit).

Julien.

À présent, mon cher Criquet, parle-moi de ma bonne mère : elle se porte bien, n’est-ce pas ? tu la voyais tous les jours, tu lui parlais de moi et rien ne lui a manqué pendant mon absence ?

Criquet.

Oh ! pour ça, Julien, j’te promets qu’parrain en a eu un soin !… mais un soin !… alle était comme un coq en pâte, quoi !… Dame, aussi, c’est qu’j’allais la voir tous les jours, c’te pauvr’vieille… et de quoi qu’a m’parlait ? toujours d’son Julien, mon p’tit Julien par ci, mon p’tit Julien par là !… Mon Dieu, qu’a disait, s’il était blessé !… s’il était tué… si… enfin, ben des choses… et pis, dame, alle pleurait… moi, ça m’arrachait l’cœur et tout d’suite j’y donnais des consolations… et pis d’autres fois, j’y contais des p’tites fariboles et j’la faisais rire !

Julien.

Bonne mère !