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Page:Doin - Le conscrit ou le Retour de Crimée, 1878.djvu/29

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Criquet.

Ah ! ça, dites donc, les amis, à présent qu’on s’est rafraîchi, et en attendant les autres avec parrain, car y vont v’nir, ben sûr, pass’que tout à l’heure, j’viens de dire au p’tit Piquelet qu’vous étiez arrivés ; ah ben, fallait l’voir, il a pris ses jambes à son cou pour courir au village… En attendant, toi, mon Robert, raconte-moi donc l’combat d’une bataille, hein ?

Robert.

Ça te ferait donc bien plaisir ?

Criquet.

Ah ! tiens, ça m’f’rait dresser les ch’veux par-dessus la tête.

Julien.

Ce pauvre Criquet… Raconte-lui donc la prise de Sébastopol.

Criquet.

Oui, oui, Robert, raconte-moi ça… ça va m’mettre dans l’ravissement.

Robert (bas à Julien).

Tu vas rire. (À Criquet) Allons, mets-toi là, tu es la citadelle.

Criquet (riant).

Oh ! oh ! c’te bêtise !… Tu veux que j’fassions une citadelle ?

Rodert (commandant).

Silence dans les rangs !

Criquet.

Bon !… j’dis pus rien, commence !

Robert.
(Chant)
1er Couplet.

D’abord, afin d’se distraire,
On échange quelques boulets ;
L’canon gronde comme un tonnerre,
Nous avançons de plus près.
V’là le combat qui s’annonce ;
Nous marchons tambour battant ;
Du premier coup l’on enfonce
La redoute du grand redan.