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laflûte, (très-vite).

Mon cousin, j’viens vous dire comme ça, en vous disant : qu’ma tante Lolotte, Verronique, Bélinelte, Verturau, est morte hier au soir en décédant vers dix heures trois quarts vingt six minutes et quatre secondes après l’coucher du soleil et qu’alle vous a laissé par son testament télégraphe… l’gilet nankin beurre frais et la culotte d’peau d’daim d’défunt mon oncle Bêtifoux et… et…

jocrisse, (l’interrompant).

Ta, ta, ta, assez Laflûte, n’m’parle put, j’en ai assez comme ça sus l’occiput.

laflûte

Mais, c’est ben vrai…attendez donc que j’vous r’garde… oh !… vous tournez les yeux comme l’gros chien jaune du Meunier Mathurin.

jocrisse

Oui, Laflûte, oui, tourne les yeux… pasque j’suis un dramadaire, un tigre, un serpent à sonnette, un crocodile, un chathuant, un quadrupède, enfin !… tiens, r’garde… vois tout c’que j’ai fait !… Écoute, Laflûte, si t’as un peu d’affection de famille pour un parent, va, cours et r’viens vite avec mon ami Scopetie que j’vous fasse mes derniers adieux avant d’quitter c’te chambre de malheur.

laflûte, (le regardant).

Ah ! ben sûr, mon cousin, ben sûr,… j’y cours (en sortant) Dieu de Dieu c’que c’est que nous.

(Il sort).

Scène 11ème.

Jocrisse, (seul).

La vlà finie, c’te journée… La vlà achevée !… qui qui m’aurait dit ça c’matin quand j’donnais à déjeuner à la grise