étaient comme nous avons dit l’an dernier, en descendirent après
que celle qui était malade eut recouvré sa santé. La providence
ayant permis que son mal eut duré pour le bien de cette hôpital
jusqu’à l’arrivée de ces trois bonnes filles aux travaux desquelles
Dieu a donné depuis une grande bénédiction. Plusieurs Iroquois
et quantité d’autres sauvages y ont été convertis tant par leur
ministère tant par l’assistance des ecclésiastiques du lieu et y sont
morts ensuite avec des apparences quasi visibles de leur prédestination.
Grand nombre de Huguenots y sont en ce même bonheur ;
même dans un seul hiver, il y en a eu jusqu’à 5 qui sont morts
catholiques à la grande satisfaction de leurs âmes. Ces bonnes filles
ont rendu et rendent encore de si grands services au public qu’il
se loue tous les jours de la grâce que le ciel lui avait faite de lui
avoir amené pour sa consolation dans un pays si éloigné que celui-ci,
où leur zèle les a apportées. Outre les personnes que j’ai remarquées
être venues de France cet ôté je dois nommer Mr. Deletre,
lequel servit bien ce lieu, tant dans les temps de la guerre que
lorsque nous jouissions de la paix, à cause des avantageuses qualités
qu’il possède pour l’une et l’autre de ces raisons. Je donne ce
mot à sa naissance, à son mérite, sans préjudice à tous ceux qui
ont été du même voyage et faire tort à leur mérite particulier ; au
reste on peut dire du secours de cette année en général qui était
très-considérable au pays, lequel était encore dans une grande
désolation, et qu’il était nécessaire pour confirmer tout ce que celui
de l’année 1653 conduit par Mr. de Maison Neufve y avait apporté,
davantage, parceque sans cette dernière assistance tout le pays
était encore bien en danger de succomber, mais il est vrai que
depuis celle-ci on a moins chancelé et craint une générale déconfiture
qu’on faisait auparavant, quelques combats de perte de monde
que nous ayons eus.
De l’automne 1659 jusqu’à l’automne 1660 au départ des vaisseaux du Canada.
Nous entrons dans une année que le Montréal doit marquer en lettres rouges dans son calendrier, pour les différentes pertes d’hommes qu’il a faites en plusieurs et différentes occasions ; il est vrai que si les belles actions doivent consoler en la mort des siens, le Montréal a tout sujet de l’être dans la perte qu’il a fait de tous les grands soldats qui ont péri cette année, parce qu’ils se sont tellement signalés et ont tellement épouvanté les ennemis en mourant à cause de la vigoureuse et extraordinaire défense qu’ils ont