Page:Donnay - Autour du Chat Noir, 1926.djvu/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Rouges, des marguerites blanches
Entremêlés de bleuets bleus,
Et moi je baisais tes mains blanches
Ta lèvre rouge et tes yeux bleus.

Tu me chantais de ta voix grave
Ton répertoire de chansons ;
Des merles sifflaient à l’octave
Dans le mystère des buissons.

Puis le soir vint : des ombres douces
S’endormirent sur les gazons ;
Déjà l’émeraude des mousses,
Le vert tendre des frondaisons,

Toute la forêt séculaire
Rassemblait, éparse dans l’air,
Sa chemise crépusculaire,
Tandis que la lune au ciel clair

Montait. Tout là-bas, des fusées
Jaillissaient vers le firmament
Puis s’éparpillaient, irisées ;
Alors, tu me dis simplement :