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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/102

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Les inférieurs, diminués par le commandement, perdent souvent le sentiment de leurs devoirs.

Dépossédés de leurs qualités essentielles, les chefs et les subordonnés oublient, souvent aussi, le caractère de leur mission, à ce point que les pouvoirs publics ont pu leur imposer l’exécution d’œuvres qui n’auraient pas dû leur être confiées et qu’ils n’auraient dû ni accepter, ni exécuter.

Si de pareilles pratiques contraires à la discipline, à la charte de l’armée et aux principes supérieurs de la loi morale subsistaient, ce serait la condamnation de l’armée qu’une bande de mameluks remplacerait, au péril de la Patrie. Ce serait la fin de la France.


Il me faut répondre, pour terminer, à une observation qu’on ne manquera pas de formuler. « Il en parle bien à son aise, maintenant ; mais qu’a-t-il fait lui-même et qu’aurait-il fait ? »

Je reconnais que je suis actuellement délivré des anxiétés qui m’ont tourmenté pendant plusieurs années ; elles ont fait place à une tristesse profonde ; car rien n’est plus douloureux que de voir ce à quoi on avait consacré sa vie, divisé et menacé de destruction ; les anciens camarades frappés ; d’autres, hésitant sur la voie à suivre entre l’intérêt et l’honneur.