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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/14

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principes de la subordination, et diminué, dans une proportion qui effraie, les qualités de caractère indispensables pour commander, comme un soldat doit commander à des soldats, et indispensables, aussi, pour obéir, comme des soldats doivent obéir à un soldat.


Aussi, un général, membre du Conseil supérieur de la guerre, put-il écrire, dans un rapport qu’il adressait, il y a quelques mois, au Ministre :

« Au cours des inspections, ce qui frappe surtout, c’est le manque de caractère et de personnalité d’un grand nombre de généraux.

« Si l’autorité les a choisis pour les récompenser de n’avoir pas eu d’affaires, et dans l’espoir de n’en jamais avoir, elle ne s’est pas trompée. Ils n’en auront pas. Et pour n’en pas avoir, ils pourront faire, comme l’un de ceux que j’ai inspectés, qui me rendait compte, simplement, que pour les éviter, il avait soin de s’absenter, quand il prévoyait quelque incident local où il aurait à témoigner de son existence ; ou comme un autre qui déclare, sur des feuilles de notes, préférer à l’officier le plus digne, des officiers moins capables et moins anciens, parce qu’ils lui ont donné plus de satisfaction !

« Reste à savoir si cette crainte des affaires, qui n’est pas autre chose que la crainte des respon-