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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/15

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sabilités, poussée jusqu’à la fuite ou jusqu’à l’injustice, est de nature à imprimer une bonne direction à ce qu’on appelle, d’une façon générale, les affaires ; et si, surtout, ce qui est l’essentiel, elle prépare les esprits et les cœurs des officiers, chargés de commander, à savoir prendre les résolutions et assurer les responsabilités, au moment d’« une affaire ». La réponse n’est pas douteuse. »

Il n’en a pas été toujours ainsi.

Il n’en était pas ainsi, quand le général d’Allonville, commandant la division de cavalerie de Lunéville, recevant du Ministre une lettre qu’il trouvait blessante, la renvoyait en écrivant en marge : « Le général d’Allonville n’a pas l’habitude de recevoir de leçons de ce genre, et ce n’est pas le maréchal Randon qui la lui fera contracter. »


C’est sous le second Empire, que, comme sous le premier, l’autorité qui avait rompu avec les traditions nationales, inquiète du lendemain, malgré des apparences de puissance incontestée, contracta l’habitude de baser, souvent, la répartition de l’avancement et la désignation aux hauts emplois, sur des considérations étrangères au bien du service. C’est à cette grave erreur que l’on doit attribuer, pour une grande part, les défaites de 1870.