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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/17

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se faire, tout ce qui pourra se faire, et jusqu’à ce qui, selon le jugement de leur prévoyance, pourra survenir, et la façon de s’y prendre, pour résoudre le problème subitement posé. Ainsi, comme je l’ai dit, ils vont jusqu’à supprimer l’exercice des attributions dévolues à leurs subordonnés, qui ne tardent pas à perdre, avec le droit d’exercer, leur faculté d’initiative et jusqu’au goût du service.

Or, à ces prescriptions, changeantes, parce qu’elles sont édictées par des autorités qui se succèdent ; à ces prescriptions, qui sont souvent assez contraires à celles du règlement pour le reléguer, dans un lointain que chaque changement de commandement accroît, et qui en fait perdre, peu à peu, la notion, l’esprit et le but, on n’ajoute d’habitude rien qui vise les points essentiels ; rien sur ce qui devrait être exposé, conseillé, ordonné, ou simplement rappelé ; rien sur ce qui pourrait assurer au service, à l’instruction, à l’emploi des troupes à la guerre et au concours des armes une direction générale.

Cet enseignement, le plus essentiel de leurs devoirs, soit qu’ils ne se sentent pas de dispositions pour le donner, soit qu’ils craignent en le donnant de contrecarrer les opinions que pourraient professer leurs supérieurs, les chefs s’abstiennent le plus souvent de le donner ; ou quand ils s’y résolvent, c’est pour renchérir, sur les