On aurait pu espérer que le gouvernement de la République ne tomberait pas dans les mêmes erreurs, puisque ceux qui l’établirent les avaient souvent condamnées avec éclat ; mais il ne lui a pas été possible de se délivrer de la tyrannie qu’impose, dans une démocratie, à ceux qui détiennent le pouvoir, le parti qui triomphe ; et la conception qu’il s’est faite de son autorité et de son rôle a consisté, peu à peu, à combler ses amis, quels qu’ils fussent, et à frapper ceux qui refusaient de se vendre, quels qu’ils fussent aussi.
Gouvernement de combat, c’est de serviteurs à tout faire qu’il lui faut s’entourer, pour combattre les ennemis qui hantent perpétuellement son imagination ; et pour avoir la claire notion de leur servilité, — qu’on décore du nom de dévouement, — c’est dans les dénonciations des loges qu’il va puiser les motifs de ses préférences.
Quand il s’agit de l’armée, puisque l’armée n’échappe pas à cette loi, il s’en faut, de quoi s’occupent souvent ceux auxquels le pouvoir accorde sa confiance et réserve ses faveurs ? De quoi peuvent-ils s’occuper ?
De ce qu’ils ont pratiqué dans les grades précédents. Ils entrent dans des détails qui ne les regardent pas ; ils règlent, fixent, arrêtent et prévoient tout ce qui doit se faire, tout ce qui peut