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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/21

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d’un colonel, qui prétend avoir dans sa main quatre mille hommes, doit être plus considérable !

Avoir son monde dans la main ! Quelle expression et quelle erreur !

Sont-ce donc des automates dont vous ne pouvez pas régler le mécanisme ; sont-ce des ignorants que vous n’avez pas instruits, dont vous craignez les fautes, ou des révoltés que vous n’avez pu réduire et dont vous redoutez les écarts, vos inférieurs ? Et s’ils sont tels, croyez-vous, que vous en ferez quelque chose, en les paralysant au physique et au moral, en les strangulant ? L’union fait la force, oui ; mais la force ne crée pas l’union ; il s’en faut de beaucoup !

Ils ont une âme ; ils ont un cœur ; ils pensent ; ils observent ; ils jugent ; ils ont une volonté ; ils savent prendre des résolutions ; ils savent aussi se dévouer, vos inférieurs. Pour les élever au degré où vous voulez les porter, ces braves gens, qui sont faits à l’image de Dieu et qui sont vos frères, adressez-vous à leurs facultés ; éclairez-les ; instruisez-les ; éveillez leur âme ; échauffez leur cœur ; excitez leurs pensées ; affermissez leur jugement ; suscitez leur volonté ; confirmez leurs résolutions ; encouragez leur dévouement.

Pour y arriver, soyez attentif ; soyez bon ; soyez ferme ; soyez impartial ; soyez dévoué ; partagez leurs travaux et partagez leurs fatigues ; faites-