Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/22

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leur en comprendre la nécessité ; vivez avec eux, près d’eux ; ne les ignorez pas ; en tout, donnez l’exemple sans pose, simplement, suscitez leur initiative ; faites-leur voir en tout le but.

Surtout aimez-les ; aimez-les de toutes les forces de votre âme et de votre cœur.

Vous voulez qu’ils vous obéissent et se donnent confiants à vous ; donnez-vous d’abord à eux, dès le premier jour. Vous ne les aurez pas dans la main ; non, mais tous, chef et subordonnés, vous n’aurez plus qu’une seule volonté, une seule passion qui, du même élan, vous mènera tous, en un seul corps, au sacrifice consenti gaiement, au combat et à la victoire.


J’ai eu l’occasion de feuilleter un très gros cahier, où l’on avait consigné la série des instructions données, en vingt-cinq ans, par les généraux qui s’étaient succédé à la tête d’un commandement important, et j’eus à constater, qu’au nombre des plus nettes et des plus instructives, s’en trouvaient deux : l’une arrêtait le détail des mouvements à faire pour porter le clairon à la bouche et pour le reporter le long de la cuisse « avec l’ensemble nécessaire » ; l’autre prescrivait d’habituer les fantassins à marcher dans des flaques d’eau, afin que dans la marche ils ne cherchassent pas à les éviter, ce qui nuisait toujours « à l’ensemble nécessaire ».