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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/33

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On a imputé à la jalousie réciproque des généraux, et à d’autres sentiments forts laids, la cause principale de nos revers en Espagne. Je ne veux pas nier que le défaut d’entente, la mésintelligence, la jalousie, l’indiscipline même, qui divisaient souvent nos généraux n’aient eu, parfois, de graves conséquences ; mais j’ai la conviction, basée sur l’étude, que c’est surtout à l’insuffisance professionnelle, parfois fort grande, de nos généraux, à leur manque de prévoyance et à la légèreté de leurs conceptions, que doivent être imputés, pour la plus grande part, les revers que nos admirables troupes d’Espagne ont si souvent éprouvés.

Et ce ne fut pas, du reste, seulement devant Wellington, que la victoire de Waterloo a sacré grand homme, que les lieutenants de l’Empereur furent malheureux : Ney, Macdonald, Oudinot, pour ne citer que les plus considérables, ne furent ni bien avisés, ni habiles, ni heureux, en Allemagne en 1813.

On peut même dire que le drame magnifique, dont ils avaient été les acteurs glorieux, laissa peu de traces dans l’esprit de ces guerriers si grands cependant.


Il me faut justifier cette conclusion qui peut paraître singulièrement irrévérencieuse.