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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/34

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On a l’habitude de représenter les règlements qui furent rédigés sous la Restauration et sous la monarchie de Juillet, comme des monuments que les glorieux survivants des grandes guerres, dépositaires des principes de l’Empereur, avaient légués à notre admiration et à notre respect. En changer un mot, en discuter une prescription, c’eût été commettre un acte téméraire, faire injure à ces grands soldats, et presque au dieu de la guerre.

Or, si l’on se reporte au règlement de 1829, sur les exercices de la cavalerie, par exemple, on constate qu’il n’est dû à la collaboration d’aucune notabilité ; qu’il est inférieur à celui de l’an XIII, qui l’avait précédé et qui reproduisait en partie celui de 1788, et qu’il est même fort éloigné de tenir les promesses que permettait de concevoir un règlement beaucoup plus ancien, et antérieur aux grandes guerres, celui de 1766.

Et nous savons, du reste, qu’il paralysa, ankylosa, atrophia et stupéfia d’un sommeil de plomb la cavalerie française, jusqu’en 1876, où le général du Barail et le général l’Hotte la firent surgir du tombeau où elle paraissait endormie pour toujours. Certes, ni Kellermann, ni Montbrun, ni Espagne, ni Richepanse, ni Lassalle, ni Murat, ni aucun des cavaliers de l’Épopée, ne connurent jamais aucune des chinoiseries de ce règlement