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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/37

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nous en a pénétrés et par son enseignement, que nous pouvons comprendre, et par ses sacrements qui parlent aussi à notre intelligence.

Mais le génie humain ne descend pas jusqu’à l’homme. L’Empereur ne s’avisait jamais de faire comprendre à ses lieutenants, sur quels calculs ni sur quelle méthode, il basait ses plans ; il leur envoyait des ordres et, quand il était présent, il en surveillait l’exécution jusque dans des détails qui ne le regardaient pas.

C’est ce mode de commandement qui s’opposa au développement de ses collaborateurs et qui fit, des généraux les plus considérables, de simples exécutants, parfois tout à fait ignorants de la portée de l’ordre reçu, et surtout de sa valeur relative ; s’y conformant avec vigueur, tant qu’ils avaient confiance en l’étoile du maître, mais incapables d’y apporter aucune modification que les circonstances auraient exigée pour la pleine réussite.

Cela, ils ne le pouvaient pas, puisque s’ils avaient reçu la lettre de l’ordre, l’esprit de l’ordre ne leur avait pas été communiqué ; ils ne le pouvaient pas, non plus, puisqu’ils ignoraient la méthode qui avait dicté les ordres.

L’Empereur ordonnait ; on obéissait.

Mais on obéissait de cette obéissance passive, qui, faute d’être informée, peut être plus fatale que la désobéissance, puisque dans l’ignorance où