Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/43

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Le désastre le plus triste, la catastrophe la plus épouvantable de notre histoire, celle dont les conséquences pèsent sur nous d’un poids qui nous écrasera peut-être, car il nous a fait perdre, avec des provinces entières, sans doute pour toujours, la situation que la France avait dans le monde ; la capitulation de l’armée de Metz peut et doit être imputée à l’abaissement de caractère que la pratique de l’obéissance passive, consentie, jusque dans les plus hauts grades, à un commandement que le bien du service n’éclairait pas, a mise en évidence.

Dès que le maréchal Bazaine eut été débarrassé de la présence de l’Empereur, il donna libre carrière aux tendances de l’esprit tortueux qu’il avait manifestées, à ses débuts en Algérie sur un théâtre restreint, et au Mexique sur un théâtre autrement grand et plus tragique aussi ; et, tout aussitôt, il tint une conduite, dont la singularité aurait dû éveiller l’attention des grands chefs de l’armée, qui étaient tous au courant du peu de valeur morale du personnage que les passions politiques avaient fait placer à leur tête.

C’est la bataille du 16 août, Rezonville, qu’il parvient à perdre, malgré une supériorité de forces écrasantes, préoccupé qu’il prétend être de voir sa gauche coupée de Metz, qu’il doit cependant vouloir quitter, puisqu’il combat pour s’en éloi-