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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/52

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hiérarchie, que je crois de mon devoir de me délivrer de l’inquiétude qui m’oppresse, et de pousser le cri qui s’impose à ma conscience.


Les erreurs et les calomnies qu’on répète, chaque jour, au sujet de cette question, l’ont, du reste, obscurcie, à un tel point, que le public a cessé de comprendre ce qu’il comprenait autrefois fort bien.

Ainsi, dans certains milieux, on a fait, et on continue de faire, de l’obéissance, un acte contraire à la raison, un acte dégradant.

Que peut-on tirer ; que peut-on attendre de gens, qui, comme les religieux et les militaires, font vœu d’obéissance ; de gens tombés assez bas pour avoir abandonné, ou vendu, l’exercice de la faculté la plus précieuse de l’homme ; de quoi peuvent être capables des hommes devenus, volontairement, d’hommes libres qu’ils étaient, des esclaves sans volonté, soumis à tous les caprices des maîtres qu’ils ont eu la bassesse de se donner ?

L’obéissance, qu’on qualifiait de passive, afin de pouvoir la condamner plus sévèrement, était traitée de fléau de l’esprit humain ; et tous ceux qui avaient osé s’en libérer, pour aussi bête et aussi ridicule qu’eût été leur acte de rébellion, dicté, le plus souvent, par la faiblesse de leur