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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/53

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intelligence, l’excès de leur orgueil ou l’indignité de leurs sentiments, étaient qualifiés de grands citoyens, et comblés des faveurs que l’opinion aveugle accorde si généreusement aux irréguliers, aux déclassés et aux révoltés.

Du Sud au Nord, de l’Est à l’Ouest, et, par delà les mers, dans toutes les colonies, les places, les boulevards, les avenues, les rues, les ponts, les promenades, les squares, et les statues qui les ornent, ne glorifient-ils pas le souvenir de la rébellion ?

Je me souviendrai toujours de l’impression que je ressentis, à Carcassonne, à la vue de la statue hideuse de Barbès, furieux et menaçant, que complétait l’inscription incendiaire gravée sur le socle ; et je me demandais ce qui pouvait bien subsister des enseignements que les officiers s’efforçaient de donner à leurs hommes que, chaque jour, l’attrait de la promenade amenait à contempler ce monument élevé à la mémoire d’un insurgé.

Puis, tout en continuant de chanter le même refrain, en l’honneur des inférieurs : mauvais sous-officiers, mauvais soldats, ou condamnés, pour les encourager à ne pas se soumettre aux officiers, on entonna un autre couplet en l’honneur de ces derniers.

Ah ! pour les officiers, c’était différent : l’obéis-