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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/55

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soumission, absolue et servile, aux caprices légaux et variables d’un parlement plus ou moins bien inspiré ; étant bien entendu, toutefois, que dans l’armée cette soumission n’enlève pas aux inférieurs le droit de résister aux ordres des officiers qui les pourraient contrarier.

Et la soumission qu’on prétend imposer à la généralité des Français est si complète qu’elle ne permet pas, sous peine d’être exilé, de conduire sa vie intérieure autrement qu’un pouvoir athée ne la conçoit.


On comprend que cette confusion des doctrines ait parfois embarrassé bon nombre de ces autorités supérieures qui ont, comme je l’ai dit, contracté avec l’habitude de commander ce qu’elles devraient laisser commander aux autres, celle de commander aussi ce qu’elles ne devraient jamais commander ; et bon nombre aussi d’autorités inférieures, habituées depuis longtemps à obéir à tout ; quoique, au fond, la contradiction dans la conduite et dans les actes ne soit pas de nature à préoccuper ceux qui ont renoncé à toute personnalité.

Mais, si la confusion des doctrines n’a embarrassé qu’incidemment ceux qui détiennent l’autorité supérieure, la nature des ordres qu’ils ont donnés, bien différente de celle des ordres qu’ils donnaient auparavant, n’a pas tardé à sur-