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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/75

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Ainsi, à la tyrannie, au mépris de tous les droits et de toutes les libertés, à la spoliation des biens les plus sacrés, se joint l’incohérence.

Non ; toutes les lois réunies ne font pas le droit ; ce sont d’horribles fantômes de lois, qui ne lient pas un être doué de raison, ni un homme d’honneur, encore moins un chrétien ; car ils ont tous le devoir et le droit de réserver leurs facultés d’obéissance, pour les prescriptions des lois supérieures. « Dura lex sed lex », dit-on, sans faire attention, qu’au temps de cet adage, lex et jus, la loi et le droit se confondaient, mais que, depuis, un fait historique, d’une certaine importance, a délivré l’humanité des principes de la législation païenne.


Je ne perdrai pas mon temps à chercher à éclairer la question des réquisitions, en vertu desquelles on prétend pouvoir recourir à l’emploi de la force armée, puisque, fût-il légal et légalement donné, un ordre injuste qui viole le droit ne commande pas l’obéissance.

Je ne me perdrai pas davantage dans le maquis de la réglementation, compliquée et embrouillée à dessein ; mais, envisageant l’ensemble des actes auxquels on a fait participer l’armée, je dirai que les chefs militaires qui ont accepté la mission de donner les ordres, en vertu desquels leurs inférieurs