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Page:Donop - Commandement et obeissance, 2e edition 1909.djvu/76

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et leurs troupes pouvaient avoir à agir ont eu tort d’accepter cette mission ; car ils avaient le devoir, de par les règlements qui les ont institués les défenseurs attentifs, paternels et dévoués des droits et des intérêts de tous leurs inférieurs, de ne pas risquer, par leur condescendance exagérée — excès d’obéissance — de les exposer à se trouver vis à vis d’une situation, qui devait mettre en péril ou leurs intérêts ou leur conscience.

Au début ils ont pu se tromper et ne pas discerner où l’on prétendait les conduire ; mais lorsqu’ils virent ce dont il s’agissait, ils auraient pu, sans bruit aucun, quand ils furent touchés par les réquisitions qui leur furent remises, faire connaître qu’ils n’estimaient pas qu’il fût dans leurs attributions de transmettre de pareils ordres.

Car la transmission d’une réquisition qui comporte exécution équivaut, de la façon la plus formelle, à un ordre, et l’on ne se dégage pas, en agissant ainsi, de la responsabilité qu’on fuit. Prétendre le contraire, c’est dépasser, de beaucoup, la subtilité de raisonnement et d’interprétation, qu’on prête aux noirs disciples de Loyola. C’est imiter les chefs, nombreux, qui se gardent de signer les ordres qu’ils donnent ; au nombre desquels, il convient de comprendre le ministre de la Guerre, quand il fait donner lecture, seulement, d’ordres qu’il ne veut pas voir entre les