Page:Dorat - Les Baisers, 1770.djvu/111

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Et ces impétueux orages
Qui naissent aux cœurs des amans ?
Je célèbre des jeux paisibles,
Qu’envain on semble mépriser,
Les vrais bien des ames sensibles,
Les doux mystères du baiser.
Ma plume rapide et naïve
Écrit ce qu’on sent en aimant :
L’image n’est jamais lascive,
Quand elle exprime un sentiment.

Mais, quelle rougeur imprévue !
Quoi ! Vous blâmez ces doux loisirs,
Et n’osez reposer la vue
Sur le tableau de nos plaisirs !…
Profanes que l’amour offense,
Qu’effarouche la volupté,
La pudeur a sa fausseté,
Et le baiser, son innocence.