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Page:Dorat - Les Baisers, 1770.djvu/123

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Rien n’est plus sot, vous le voyez, amis,
Qu’un infidèle, alors qu’il est surpris.
Vous voilà donc, le beau coureur nocturne ?
Lorsque Thaïs veille dans les soupirs ;
À la faveur de la nuit taciturne,
Vous avez cru nous voiler vos plaisirs ?
On vous guettoit : point de grace ; qu’il meure,
Lui qui coûta des pleurs à la beauté !
Thaïs gémit, et l’attend à cette heure
Qu’il consacroit à l’infidélité :
Thaïs, hélas ! Digne d’une autre chaîne ;
Thaïs semblable à l’aube d’un beau jour,
Et qui ne peut exhaler son haleine,
Sans envoyer des parfums à l’amour.

Après ces mots, la brigade enfantine
S’arme de traits, de fers charge mes piés,
En charge encor ma main qui se mutine,
Et m’investit de nœuds multipliés.