Page:Dorat - Les Baisers, 1770.djvu/129

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Portés de surface en surface,
Prompts à descendre, à remonter,
Leur empreinte brille et s’efface
Sans que rien la puisse arrêter :
Voilà mon cœur ou son image.
Toi seule fixois mes desirs :
Je suis poussé comme un nuage,
Et j’ai perdu tous mes plaisirs.
Ce n’est plus pour moi que la terre
S’orne de festons verdoyans ;
Que la musette solitaire
Gémit sous les rameaux naissans ;
Que des bergers la troupe active
Se groupe au penchant des coteaux ;
Qu’enfin de limpides ruisseaux
Roulent une onde fugitive
Sur le gazon qui les captive,
Et peint son émail dans leurs flots.
Loin de toi la nature expire ;
Les jeux désertent ce vallon :