Page:Dorat - Les Baisers, 1770.djvu/130

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Le souffle léger du zéphire
Pour moi se change en aquilon :
À la grotte la plus secrette
Je cherche en vain quelques appas ;
Le printemps fleurit sur tes pas ;
Il n’est plus où l’on te regrette…
Ah ! Que fais-tu dans ce moment ?
Loin du tumulte où l’on t’engage,
T’enfonces-tu dans un bocage,
Pour y songer à ton amant ;
Que l’air siffle, que les vents grondent,
Je ne vois que toi sous les cieux :
Si l’absence interrompt nos noeuds,
Qu’au moins nos soupirs se répondent.
Que dis-je ? à l’heure où je t’écris,
Peut-être un rival, un parjure,
Te fait oublier !… j’en frémis,
Un tel soupçon est une injure :
Sois fidèle, et tu m’en punis.